La fondation de l’Abbaye d’Hyverneaux est un sujet de controverse historique :

Selon les archives du 18ème siècle, elle aurait été fondée par Saint Louis, roi de France en exécution du testament de son père, Louis VIII et grâce à la vente de joyaux de la couronne. 

Cependant, si elle a bien reçu une dotation royale à cette époque, sa fondation initiale est légèrement antérieure (aux environs de l’an 1200).

Les bâtiments primitifs étaient imposants :

Une église en croix latine (avec transept) de 26 toises de long (environ 52 m) et 9 toises de haut, des voûtes ornées de croisillons, des fenêtres et rosaces garnies de vitraux, des chapelles latérales côté Sud, une forte tour clocher, cloître, réfectoire voûté et tous bâtiments complétant l’ensemble. Elle présentait tous les caractères de ces temps-là, soit le style gothique du début du 13ème siècle avec croisées d’ogives, chapiteaux à crochets et portail historié.

Après diverses périodes de fortune et de vicissitudes, au 17ème siècle Hyverneaux était à moitié en ruine et presque désertée. Elle fut relevée par Alexandre Bontemps, premier valet de chambre de Louis XIV (fonction et titre d’une importance considérable) qui y fit faire d’importants travaux : demi-démolition et consolidation des bâtiments. Il y rétablit aussi la vie monastique.

En 1874, à nouveau désertée et ruinée, l’Abbaye fut supprimée par la commission des réguliers chargée d’examiner la situation des nombreuses communautés alors en détresse.

La révolution l’acheva par la vente comme Bien National et la transformation en ferme.

Le retable en bois, les stalles des moines et l’une des cloches furent transportées en l’église paroissiale et s’y trouvent toujours.

La démolition des parties religieuses ne laissa subsister que trois arcades gothiques intégrées au corps de bâtiment, et qui étaient l’entrée de la salle du chapitre. Les travaux de 1988 mirent à jour quelques fondations préservées, deux bases de piliers de la croisée du transept, de nombreux fragments brisés et quelques pierres sculptées presque intactes dont des socles de colonnettes du cloître et une statue de portail historié représentant un roi biblique décapité. 

Cette statue a été classée Monument Historique en 1995 (elle est visible sur place).

Certaines portions de terrain, non touchées par les travaux, recèlent encore des vestiges intacts sous la terre.

La transformation en Hôtel Restaurant n’a laissé subsister que les murs extérieurs :

• L’entrée de l’hôtel était la salle du chapitre,

• Le bar, la cuisine et les terrasses occupent l’emplacement de l’église,

• Les chambres celle du dortoir et du logis abbatial,

• La cour est l’ancien cloître,

• Les salles de séminaires étaient la cuisine et les celliers.